Dans la presse


Les règles du gai savoir-vivre dans la société normale |

Une satire théâtrale de l'hétéronormativité


Publié par Marie-Ève Boisvert le Jeu. 18 avril 2019 à 14h30 - Contenu original
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C’est dans le cadre des Fêtes Internationales du Théâtre au Cégep de Valleyfield que sera présentée le 19 avril prochain la pièce « Les règles du gai savoir-vivre dans la société normale », une création de la compagnie de théâtre parisienne Démons & Merveilles. À travers celle-ci, on explore les diktats sociaux bien ancrés dans l’imaginaire collectif que sont ceux de l’hétéronormativité, par le rire mais aussi par l’introspection. Retour sur ma rencontre avec ses créateurs.

 

Confronter les acquis sociaux, une recommandation à la fois

 

La pièce de théâtre, écrite, créée et jouée par Xavier Fouquart et Yannick Bézin puis mise en scène par Christine Mosnier, prend d’abord la forme d’une conférence dans laquelle, sous couvert d’une douce ironie dénonciatrice, ses créateurs expliquent au public, schéma après schéma, ce que se doivent d’être des garçons puis des hommes en société, de la naissance à la mort, du choix du prénom à la couleur de l’habit funéraire. C’est donc au travers de nombreux exemples du quotidien que les deux hommes nous font voir leur vision de ce poids social associé au devoir de masculinité. Un poids qui devient d’autant plus lourd lorsque l’homme en question sort de la « norme » pour annoncer son homosexualité puisque même dans ce cas, le coming out se veut ritualisé, en ce que même dans le non-rite on ne puisse se soustraire au rite.

 

Aliénant tout cela ? Oui ! C’est pourquoi les trois créateurs de la pièce « Les Règles du gai savoir-vivre dans la société normale » ont choisi de présenter l’ensemble de la création sous couvert de la subtile caricature qu'est celle d'une (fausse) conférence sur ces règles à (soi-disant) suivre. On retrouve au cœur celle-ci des choix créatifs permettant de mieux démontrer l’absurdité de notre conditionnement social quant aux normes de genre, qui débute dès l’enfance, par le biais des costumes des deux créateurs-acteurs, par exemple, qui jouent sur les codes vestimentaires genrés, ou encore par le rythme et le style littéraire du texte, qui se situe à la frontière de la dénonciation et du non-dit.

 

De la genèse d’une production à la fois humoristique et réfléchie

 

C’est d’ailleurs ce texte, fortement inspiré de l’œuvre de Jean-Luc Lagarce (Les règles du savoir-vivre dans la société moderne, 1995), qui est à l’origine de cette création théâtrale et qui en est aujourd’hui le pilier central. Xavier Fouquart et Yannick Bézin se sont sentis interpellés par les mots de Lagarce, par sa manière d’exprimer, toujours entre les lignes, ce qui se fait et ne se fait pas, une formule qu'ils ont choisi de reprendre pour traiter d’un sujet qui les impliquait, l’homosexualité. Dans leur revisite de ce classique on retrouve donc un texte ni complètement dénonciateur, ni complètement humoristique, les créateurs ayant plutôt opté pour un phrasé à la frontière de ces deux spectres interprétatifs afin d’inviter le spectateur à adopter une approche réflexive par rapport au propos de la pièce.

 

Grâce à leur guide de savoir-vivre grinçant et réinventé, les trois acolytes souhaitaient que les spectateurs soient en mesure de remettre en question leurs comportements sociaux et la stigmatisation qui s'opère parfois face à l’austérité, sans accuser directement les actes qui en sont, mais bien en démontrant leur absurdité comme une évidence.

 

Et puis, est-ce encore pertinent de revenir sur la stigmatisation de l’homosexualité, qui n’est qu’une des nombreuses facettes d’une existence humaine plurielle et légitime dans laquelle les relations n’ont pas à être remises en question, peu importe leur nature ? Selon les créateurs et la metteure en scène de la pièce de théâtre « Les règles du gai savoir-vivre dans la société normale » la réponse est oui, les préjugés envers tout ce qui ne tend pas à l’hétéronormativité étant encore bien présents, ajoutant difficultés au parcours de ceux qui n’en relèvent pas.

 

Pour assister à la toute première représentation au Québec de cette pièce de théâtre amateur tout droit venue de Paris, procurez-vous vos billets ici !


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Le festival de théâtre La Tête en bas revient à Arnières-sur-Iton. Demandez le programme !

Publié le 27/03/2015 á 23H14 - Paris Normandie

 

Le festival de théâtre La Tête en bas revient à Arnières-sur-Iton. Demandez le programme !
Les deux acteurs parisiens de « Les Règles du Gai savoir-vivre... » joueront leur pièce à 20 h 30


Initié l’année dernière par Arnières la troupe, groupe de théâtre amateur d’Arnières-sur-Iton, le festival “La Tête en bas” revient samedi 18 avril avec un programme qui n’engendre pas la mélancolie.

Trois rendez-vous sont à ne pas manquer. À 14 h 30 : Dans les coulisses des Femmes savantes, par la compagnie des Lunatiques de Rouen. Une troupe en plein burn-out décide de jouer très “librement” et coûte que coûte la pièce de Molière que le public attend. À 17 h 30 : Des nuits en bleus. La vie quotidienne de six ouvriers de nuit : angoisse, fatigue et stress mais aussi sourire et tendresse... Et à 20 h 30 : Dans Les Règles du gai savoir-vivre dans la société normale : tout ce qu’il faut faire (ou pas) pour éviter de devenir... homosexuel. Une pièce conçue par un duo d’acteurs très impliqué de la compagnie parisienne Démons et merveilles.

Autour du théâtre

Trois intermèdes musicaux ponctueront la journée : Les Borborygmes rouennais se produiront à 16 h et 18 h 30 (chansons humoristiques inspirées des petites désillusions du quotidien, rock’n’roll, soul, funk, folk, jazz...). Un dernier concert sera donné à 22 h 30 par les French Dandy (chanson française).

De petites formes théâtrales émailleront l’après-midi, à 13 h 30, 17 h et 19 h 30 : Contes dans le car par le Relais du conte de Cierrey et des surprises par Arnières la troupe.

Infos pratiques

La Tête en bas, samedi 18 avril autour de la salle des fêtes d’Arnières-sur-Iton. Tarifs : 6 € pour les pièces principales en salle (pass pour les trois rendez-vous : 15 €) ; gratuit pour les contes, les petites formes théâtrales et les concerts. Restauration prévue sur place. Tél. 06 72 51 55 72 ou 06 42 37 03 28. Courriel : vero.briant.leger@wanadoo.fr ou annie.lechouctier@orange.fr